Mes chers cohabitants,
Bonjour,
Permettez moi de vous narrer ma journée d’hier, qui, je le sais n’intéresse personne, mais ça va me faire du bien d’en parler.
Après un café tiède et une cigarette bientôt illicite dans ce café où j’ai mes habitudes, je me rendis soudain compte que la vie n’avait aucun sens. Et, par réflexe, je sorti de ma veste, une de ces tablettes de chewing-gum que je garde au fond de ma poche au cas où une angoisse métaphysique me surprendrait. Ils en font des supers maintenant, emballées individuellement dans une petit boîte qui ressemble à s’y méprendre à un paquet de clopes. Ce n’est pas tant que je me sente soulagé en mordant ce petit morceau de pâte verte plutôt que dans le bras du chauffeur de 4x4 qui me klaxonne parce ue je travers le passage îéton trop lentement… ; non, cette fraîcheur mentholée me rappelle l’haleine de Margot, qui avait bien voulu m’embrasser avec la langue en sortant du collège, un soir de mai, qu’elle en soit, ici, publiquement remercier ! Et elle serait bien étonnée Margot, en se promenant dans les rues de Besançon aujourd’hui… Faisant passer la petite boule da ma joue droite à ma joue gauche afin d’homogénéiser mes caries, mon regard s’arrêta sur ce petit panneau qui venait rehaussé une poubelle de la Grande Rue et ainsi intitulé « Un jeu qui accroche la gum », le but est simple, ne pas se décharger de son bubble-gum sur le pavé refait et ainsi provoquer la colère de son compatriote, mais de jouer au morpion ou aux fléchettes avec son chouing sur les affiches prévues à cet effet et qui s’adressent donc aux jeunes en bonne santé, même si j’ai hâte de voir une compétition de lancer de bonbon La Vosgienne ou de pastille Valda. Mais visiblement, je ne suis pas fait pour les jeux d’adresse, puisqu’en visant le centre de la cible, mon petit bout de pâte mastiquée vint se coller sur la vitrine de chez Orange, qui font pourtant de super offre sur les SMS en ce moment… et moi qui n’ai même pas le numéro de Margot…
De retour dans mon chez moi et apaisé de mes envies de morsure, de meurtre, de suicide, et de texto… je fais ce que fait tout bon français bien portant quand il veut s’informer, j’allume Europe1. C’est Jean-Marc Morandini qui nous explique que la grève c’est pour les cons, que c’est pas à la mode et que de toutes façons les français ne sont pas dupes, ils savent bien eux que l’état de la France ne saurait toléré davantage ces maudits conducteurs de trains qui nous entraînent dans la faillite, ce qu’approuvent, d’ailleurs, les auditeurs qui téléphonent, c’est ce qu’on appelle en terme Morandinien « donner la paroles aux citoyens », je me permets de vous signaler que Mr Morandini passe en même temps sur Europe1 que Jean-Pierre Pernaut sur TF1, c’est ce qu’on appelle un dilemme cornélien, la vie c’est pas si facile. Je me permets d’ajouter que ce même Mr Morandini présentait, il y a quelques années, le fameux « Tout est possible », slogan qu’a copié un Très-Bien-Candidat à la présidentielle, dans cette émission, nous avons pu nous délecter des témoignages de Marie, phobique des oiseaux, qui rechigne à l’idée de se faire picorer le globe oculaire par une myriade de corbeaux noirs, ou encore le récit de la vie de Tristan, pêcheur arachidomane, qui ne rechigne pas à se taquiner le goujon en suçant un snickers. Mais que serait l’émission de Mr Morandini sans sa pause musicale, dont je ne résiste pas à l’envie de vous livrer quelques paroles :
Parlons d’abord d’égalité
Egalité des chances, égalité des droits
Pas celle qui plombe à la naissance
Parce que celle-là, c’est chacun pour soi
Parlons aussi fraternité
D’où tu viennes, bienvenue chez moi
En sachant qu’il faut respecter
Ceux qui sont venus avant toi
Non, ce n’est pas un discours de Notre-Très-Bien-Président, c’est une chanson de Michel Sardou. Je continue dans la poésie :
Dire aux hommes qui se sont échoués
Qu’on peut refaire sa vie plusieurs fois
Sans un mot tout recommencer
Se prendre en charge et pas charger l’Etat
J’en connais qui doivent se ronger les ongles Rue de la Banque, ou dans leur F2 au quatorzième étage, ceux qui dansent sur les lacs du Connemara après une bière de trop alors que le conseiller ANPE les attend le lendemain matin, merci de vous levez tôt , de manger du saucisson et de respecter ceux qui était là avant vous… Et puis vient le refrain :
Et puis allons danser pour oublier tout ça
Allons danser, personne n’y croit
Allons danser, même sur n’importe quoi
Mais allons danser, et ça ira
Oui Michel, nous danserons sur n'importe quoi mais pas sur vos chasons qui passent l'envie de se trémousser les gambettes...Et la chanson de se terminer sur ce lancinant « et ça ira » qui me rappelle indubitablement ce monument de la chanson française « ah, ça ira, ça ira ». Mais ce ne sont plus les aristocrates que nous pendrons à la lanterne, mais les recalés du test ADN, les qui se lèvent tard parce qu’ils n’ont pas le sommeil pour se coucher tôt, les chargeurs d’Etat… En coupant ma radio, je pensais à toi, Margot… Viens à Besançon, et je remplacerai les affiches à chewing-gum par des portraits de MM Morandini et Sardou et nous ferons un concours de lancers de dragées Fuca… puis je te tendrai un morceau de chewing-gum à la menthe, sorti de ma poche, puis nous nous embrasserons… et ça ira…
A écouter dans "A jeter sur la voie publique" le deuxième lundi de chaque mois à 17h sur Radio Bip: 96.9 à Besançon et inaudible partout ailleurs
Vous pouvez retrouver sur ce blog un peu de Sardou,
c'est ici et
là.